Designeuse Plasticienne
Après un baccalauréat STD2A (sciences et techniques des arts appliqués), je poursuis les études en DNMADE Objet (diplôme national des métiers d’arts et du design), mention sens, scénarii et prospection, où mon projet de diplôme est SKHOLE. Puis à l’École européenne supérieure d’art de Bretagne à Brest, dans le DNSEP Design en transition (diplôme national supérieur d’expression plastique), je développe une recherche ancrée sur un territoire, choisissant de penser le design en tant qu’habitante intermittente de lieux collectifs. C’est le projet REFLUX, qui durera trois années, pendant lequel je mène une recherche sur le design de proximité et adopte un mode de vie itinérant en camion. Je pars à la rencontre de lieux collectifs – principalement dans le Finistère – où j’interroge la notion d’usage, les savoir-faire anciens, la résilience et les manières de faire société. J’y suis attentive aux gestes du quotidien, aux interactions humaines, à l’environnement matériel et vivant. Une manière d’éprouver les usages au quotidien, en devenant usagère des besoins étudiés, pour mener une démarche de terrain dans des contextes qui ne font pas appel au design. Cette vie sur la route devient une recherche incarnée : comment penser l’habitabilité du monde et concevoir à partir de peu, de ce qui est déjà là ?
En découle ensuite une expérience plus sédentaire, lors d’un service civique de six mois au Terrain d’Aventure de l’Association Allumette de Rennes. J’y expérimente la pédagogie du jeu libre, l’animation et le bricolage avec des enfants de 3 à 12 ans. Ce moment renforce mon désir de transmission, d’écoute et de co-fabrication dans une logique horizontale.
Aujourd’hui installée dans un atelier-logement à Rennes, je me concentre sur l’illustration de l’existant, les recherches plastiques à l’atelier et le design de permanence : une pratique contextuelle et située. D’un design polyvalent, entre objets, systèmes et illustrations, je travaille principalement autour des notions de transmissions et de sobriété. Je conçois comme je fabrique à partir de ce que je trouve au sol, de ce qui pousse ou de ce qui se jette. Alignée avec la philosophie des low-technologies, je pense mon travail dans un souci de résilience collective et de réappropriation d’anciens savoir-faire, en articulant design, artisanat et narration collective. C’est pourquoi, dans une posture d’adaptation et de mise en lien, je projette une pratique de design liant art, usages et transmissions pour tendre à habiter ce monde avec sobriété.
Atelier Reliquat est composé de deux designer.euse.s plasticien.ne.s : Aymeric Georget et moi-même. L’envie de travailler ensemble autour de thématiques communes se formalise en 2025. Nous sommes engagés dans une démarche ancrée dans les transitions écologiques et sociales.
Nos pratiques s’articulent autour d’un design spontané et d’une hybridation d’éléments de récupération et de ressources locales. En découlent des supports d’expression, de transmission et de transformation. De ces amas de matériaux, nous valorisons le rapport au sol et explorons la réhabilitation des savoir-faire traditionnels tout en leur donnant une nouvelle résonance contemporaine. Nous concevons et fabriquons sur-mesure une scénographie des restes, redonnant une seconde vie aux matériaux oubliés. Notre approche peut-être participative mais dans tous les cas nous impliquons les acteur.ice.s et les ressources du territoire à travers le design global (espace, objet, art visuel). À travers nos créations, nous interrogeons notre manière d’habiter le monde, en conjuguant artisanat, art et design pour imaginer des espaces et des objets résilients, en harmonie avec leur environnement où durabilité et réversibilité guident nos choix.
AYMERIC GEORGET, designer plasticien, démocratise la construction en terre crue à travers une pratique artistique à la frontière de la maçonnerie. Les fresques en bas-reliefs, le design d’objet et la scénographie sont autant de moyens pour lui d’interpeller différents publics autour de l’écologie comme la notion de passage, la réversibilité et la reconstruction. Dans une approche participative, il amène les publics à explorer les possibilités techniques et esthétiques de la terre argileuse, matière vivante, sensorielle et accessible.
Le portfolio du collectif ainsi que ses propositions et intentions seront bientôt consultables ci-dessous.